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VOIE DE FEMME

Interview avec Marlyse Aimée KONAN, présidente de l’Association des Femmes Journalistes de Côte d’Ivoire (AFJCI)

Interview avec Marlyse Aimée KONAN, présidente de l’Association des Femmes Journalistes de Côte d’Ivoire (AFJCI)

A quelques heures de la célébration de la Journée internationale des Droits des Femmes, la présidente de l’Association des Femmes Journalistes  de Côte d’Ivoire (AFJCI), Marlyse Aimée KONAN, a accepté de s’ouvrir à https://www.griotech24.net/ . Au nombre des sujets abordés, la sécurité des femmes et des enfants et des conditions de création d’égalité entre les hommes et les femmes.

 

Comment se porte l’Association des Femmes Journalistes de Côte d’Ivoire dont vous êtes la présidente ?

Marlyse Konan : L'Association se porte bien grâce à l'effort de toutes les femmes journalistes.

 

Pouvez-vous décliner les missions principales de l’AFJCI ?

L'Association des femmes journalistes de Côte d’Ivoire a pour missions de faire la promotion des droits de la femme et des enfants d’une part et d’autre part de lutter contre les violences basées sur le genre, les inégalités entre hommes et femmes dans tous les domaines d'activités.

 

En tant que journaliste radio, vous avez certainement de nombreuses charges. Est-il facile pour vous d’être la présidente de l’AFJCI ?

Ce n'est pas facile mais je m'organise. En plus, j'ai un bureau et des membres dont la secrétaire générale qui me sont d'un grand appui. Je profite de cette opportunité d’interview pour les encourager à s'impliquer davantage car c'est l’affaire de toutes.

 

Quelles sont les difficultés que vous n’avez pas encore pu surmonter pour l’éclosion de l’AFJCI ?

Une association vit généralement de dons et de legs. Nous avons besoin de soutien de partenaires, du gouvernement ivoirien pour mener à bien nos activités. Nous avons plusieurs projets et notre seule volonté ne pourra pas nous permettre d’atteindre nos objectifs.

Nous avons besoin de l'implication des patrons de presse, de tous les journalistes. La lutte pour l’égalité entre hommes et femmes, il nous faut l’implication de tous car chacun de nous, hommes et femmes avons des filles, des sœurs et une mère.

 

Quelles sont les dernières actions que vous avez menées ?

Nous avons fait un atelier sur l'entrepreneuriat pour inciter les femmes journalistes à entreprendre. Un atelier sur la prise en compte du genre, nous avons reçu également des personnalités à notre tribune « Femme à l’Honneur ».

 

Récemment, une délégation de l’AFJCI a visité la journaliste Awa Ehoura, une ancienne présentatrice JT de la RTI. Quel était l’objectif de cette mission ?

C'est pour nous une manière de lui témoigner notre soutien en tant que l’Association des Femmes Journalistes. Vous le savez, certainement, Awa Ehoura a été une source de motivation pour la nouvelle génération de femmes journalistes. Notre association se veut également une association d'entraide et de solidarité.  Il était donc important pour nous de lui témoigner cette solidarité de ses sœurs et consœurs que nous sommes.

 

Comment se porte-t-elle ?

Elle va bien. Elle a frôlé le pire. Grâce à Dieu et au ministère en charge de la santé que nous avons pu contacter qui est à pied d'œuvre pour sa prise en charge médicale et à la secrétaire générale qui suit le dossier, nous espérons que les choses se passent bien et qu'elle recouvre sa santé.

 

Comme chaque année, la célébration de la Journée internationale des Droits de la Femme (JIF) sera célébrée, le mardi 8 mars prochain, dans quelques heures. Qu’a prévu l’AFJCI pour cette journée ?

Nous allons organiser le Salon de la Femme. Nous avons plusieurs autres activités à mener au cours de cette année 2022, en collaboration avec d'autres organisations des médias telle que le REPMASCI présidé par la journaliste Bintou Sanogo. Nous comptons sur les partenaires au développement et tout autre partenaire. Nous irons dans les régions pour parler des droits des femmes et des enfants. Nous expliquerons pourquoi il faut protéger les femmes et les enfants, pourquoi accorder de l'importance et donner sa place qui lui revient de droit à la femme.

 

Quels sont les messages que vous transmettrez à vos interlocuteurs ?

Nous dirons pourquoi il faut prendre en compte les besoins sexospécifiques de chaque individu dans la réalisation des infrastructures, pourquoi donner des terres cultivables à la femme, pourquoi donner les mêmes chances de réussite scolaire aux filles comme aux garçons, pourquoi nommer les femmes aux postes de décision, pourquoi la femme doit s'investir en politique, etc.

 

Pour cette année, quelles sont les attentes de l’AFJCI ? Qu’attendez-vous du gouvernement ivoirien ?

Nous attendons que le code électoral ivoirien prenne en compte la loi des 30% de femmes dans les assemblées élues.

Nous attendons également que l’application de la parité homme femme dans la formation du nouveau gouvernement annoncé. Nous voulons le renforcement des peines concernant les viols et violences faites aux femmes et aux enfants. Il faut renforcer les caméras de surveillance pour que les femmes soient protégées où qu'elles soient, même dans les champs. Il faut renforcer la sécurité pour lutter contre le phénomène des enlèvements.

Il est important de créer plus de crèches publiques dans les communes et quartiers, dans les villages, pour permettre à la femme de vaquer plus librement et sereinement à ses occupations. Il faut augmenter les congés de maternité, ouvrir des internats de filles afin de permettre aux filles d'être maintenues dans le cursus scolaire et terminer leurs études sereinement. Il faut aider à faire la promotion des femmes qui excellent dans leurs domaines de compétences afin d'inciter les filles à l'excellence.

 

Que vous inspire le thème national : « L’Égalité, aujourd'hui, pour un avenir durable » ?

Tout le monde parle d'égalité mais dans les faits, ce n'est pas perceptible.

Il faut donc l'exiger par des lois ou des décrets. Il faut également que les gouvernements donnent l'exemple. On veut voir, par exemple, 50% de femmes contre 50% d'hommes au gouvernement. Prenons les administrations et regardons les chiffres, là où il y a inégalité, il faut le corriger. C'est pour moi des choses pratiques sinon dire où chanter « égalité ! égalité ! » sans que les choses ne suivent réellement dans la pratique, c'est qu’on n’a rien fait.

Si on nous dit égalité aujourd'hui, c'est qu'on doit sentir qu'il y a réellement l'égalité et c'est maintenant.

On peut le faire. Qu'est-ce qui bloque ? Nous n'avons pas assez de femmes formées ? Alors mettons l'accent sur l'éducation et la formation continue des filles et des femmes, créons les conditions pour la scolarisation des filles, créons également les conditions de travail adéquates pour la gent féminine parce que nous sommes femmes, nous devons par notre nature procréer et cela ne doit pas nous mettre en retard, nous empêcher de travailler. Il faut donc des crèches dans les services, les salles d'allaitement...qu'on ne dise pas comme elle est femme et qu'elle va tomber enceinte et aller en congé de maternité, on ne va pas la nommer à un poste de responsabilité. Je dis NON! Créons les conditions, prenons en compte le genre dans les PND, dans la réalisation des infrastructures.

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