De retour en Côte d’Ivoire/ Comment Blé Goudé a manqué l’arrestation au Ghana

Il a lui-même fait des révélations sur l’incident face aux militants de son parti, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) et sympathisants réunis à la place Cp1 de Yopougon, le samedi 26 novembre 2022.

Charles Blé Goudé a en effet été bloqué au Ghana alors qu’il était en chemin pour la Côte d’Ivoire, 8 ans après en être parti pour la Cour pénale internationale (Cpi).

« Hier, camarades, pendant que vous m’attendiez ici, en réalité, quand j’ai dit que je venais le 26, moi je suis un général, depuis le 25, j’étais au Ghana. Mais j’ai géré l’information. Pourquoi je dis ça ? Au Ghana, j’arrive, je suis avec toute ma délégation. Les autres donnent leurs passeports, ça passe. Le tour de Blé Goudé arrive, je donne mon passeport, dans l’ordinateur ça (signale). Ici là encore ?! J’ai fini avec la Cpi, ici là encore ? La femme me dit : « Monsieur, patientez ici ». Je me mets de côté. On me dit : « il y a un mandat d’arrêt contre vous ». Ici là encore ? Je lui dis : « madame, c’est quitté où ? » Elle dit : « les autorités de votre pays ont demandé qu’on vous arrête ». Je dis : « depuis quand ? » Elle dit : « c’est depuis 2018 ». Comme elle dit que ce sont les autorités de mon pays qui ont dit de m’arrêter, je lui ai dit : « mais je te dis que je m’en vais chez elles. Laisse-moi elles vont m’arrêter là-bas ! » C’est ainsi que ma délégation et moi on a joint celui que le président de la République avait désigné pour suivre le dossier. Le chef de cabinet du président, on l’a appelé. On dit « atéa, on est dans quoi ? ». Il dit « Gbapê y a quoi ? ». Je dis depuis là on est arrêtés ici. Il dit : « passe les moi. Et il a joint le Directeur général de la police de la Côte d’Ivoire qui a appelé Interpol. Le Directeur d’Interpol vient, il me dit je vous présente des excuses, les autorités de la Côte d’Ivoire ont dit qu’il n’y a plus de palabre entre vous donc tu peux rentrer en Côte d’Ivoire. Alors, je lui dis : « Ok merci ». Il me dit : « il y a le ministre de la Sécurité du Ghana qui veut te parler. Je dis ok : « bonjour monsieur le ministre ». Il me dit : « c’est qui ? « Je dis : « c’est le ministre Charles Blé Goudé ». Il me : « vraiment je vous présente des excuses pour cet incident ». Et on s’est séparés. Cet incident m’a permis de savoir qu’en réalité quand on m’a dit de venir, c’était franc, c’était sincère. C’est pourquoi je remercie, ici à Yopougon, les autorités de la Côte d’Ivoire pour avoir facilité mon retour ici. Si je suis ici, c’est grâce à elles. Il faut applaudir très fort. Merci beaucoup », a -t-il relaté.

Il n’a pas manqué de saluer les autorités ivoiriennes avec à leur tête le chef de l’Etat Alassane Ouattara pour le soutien dont il a bénéficié et la facilitation de son retour après son acquittement par la justice internationale. « J’étais en prison chez les blancs, les gens rentrent et moi Gbapê, je suis bloqué. Le jour est arrivé pour que moi aussi je puisse rentrer, donc il est l’heure. Donc je suis rentré. Et je suis un homme, je sais être reconnaissant. Quand tu as fait mal, je dis que tu as mal fait. Mais quand tu as bien fait, je sais reconnaître aussi le bienfait. On peut être des adversaires politiques. Mais quand un adversaire politique pose un acte, il faut le reconnaître. Je reconnais ici le fait que de bout en bout, mon dossier de retour ait été suivi par le président de la Côte d’Ivoire. Moi, je voudrais lui dire merci pour ça », a-t-il reconnu.

Arsène SANOGO