Investi par son parti pour la présidentielle de 2025/ Gbagbo : « Je vais faire un seul mandat pour fixer les clous »

Il a été désigné formellement par les instances de son parti, plus tôt dans la matinée, pour porter les couleurs du Parti des peuples africains -Côte d’Ivoire (Ppa-CI), lors de la présidentielle de 2025. Laurent Gbagbo a été investi le vendredi 10 mai 2024 candidat à la candidature pour le compte du Ppa-CI lors de la présidentielle à l’avenir. Lors de la cérémonie qui a eu pour cadre le Sofitel Abidjan hôtel ivoire de Cocody, l’ex-chef de l’Etat a pris plusieurs engagements notamment celui de faire un seul mandat « pour fixer les clous ».

« Le premier engagement que moi, je peux prendre devant vous, c’est que je vais faire un seul mandat. Je vais faire un seul mandat pour fixer les clous. Il y a beaucoup de personnes qui jouent avec la gestion de l’Etat parce que des clous n’ont pas été fixés. Nous allons les fixer. Et on n’a pas besoin de plus d’un mandat pour cela. Le premier engagement c’est de dire je vais faire un seul mandat mais un mandat où tout sera bouclé », a-t-il annoncé.

Au-delà de premier engagement, Laurent Gbagbo en a pris 10 autres qui devrait conduire sa mandature à la tête de l’Etat. Notamment la réussite de la réconciliation nationale. Un chantier qui, pour lui, passe par des réflexions sur les causes et tous les contours des dernières crises qui ont secoué le pays. « Le deuxième engagement que je prends, c’est que notre pays a connu beaucoup de problèmes. Mais nous ne connaissons pas la vérité sur tous ces conflits-là. Qui a soulevé la rébellion ? Ce n’est pas les enfants que nous voyons-là. Qui a pensé à la rébellion ? Qui a fait le coup d ‘Etat de 99 ? Qui a créé tous ces conflits qui nous amènent là où nous ne devions pas être. Il faut repenser tous ces problèmes et réconcilier les Ivoiriens. Il faut discuter et réconcilier. Je m’engage à engager le débat pour que sur tous ces crimes on trouve les responsables et les responsabilités. A partir de ce moment, le pays peut faire sa vie normale. Aux Ivoiriens qui ont souffert, il nous faut apporter l’apaisement », a-t-il fait valoir.

Les autres engagements de Laurent Gbagbo pour impulser le développement socioéconomique de la Côte d’Ivoire et garantir le climat social portent sur une justice indépendante ; désendetter la Côte d’Ivoire ; créer un organe électoral indépendant ; favoriser le leadership des femmes et des jeunes ; transférer effectivement la capitale à Yamoussoukro ; un juste prix des produits agricoles et à l’industrialisation ; baisser le coût de la vie et augmenter le pouvoir d’achat ; lutter contre la corruption et assainir le climat des affaires ; rétablir une presse libre et viable. En ce qui concerne l’amélioration du climat électoral et la transparence de la justice, il s’est spécifiquement engagé à « casser cette Cei-là et à mettre en place un organe chargé d’organiser des élections qui apaisent tout le monde. Notre idée de la Commission électorale indépendante a été travestie, pourrie, gâtée ». Et d’ajouter : « Je veux faire ce que j’avais déjà fait. C’est-à-dire qu’il faut rendre la justice effectivement indépendante du pouvoir exécutif ». 

Ces ambitions ont été contenues dans un programme dénommé ‘’Les 10 piliers de la renaissance’’ présenté par Koné Katinan, président du Conseil stratégique et politique (Csp) du Ppa-CI. Ce programme s’articule autour de10 principaux points. A savoir la santé ; l’éducation ; le logement ; la sécurité et la défense ; la décentralisation ; la diplomatie ; l’emploi et la lutte contre le chômage ; l’économie du sport, de la culture et du tourisme, l’économie et les infrastructures ; l’Etat de droit, de justice et la démocratie.  

Pour reconquérir le pouvoir d’Etat et parvenir à déployer ce programme pour la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a lancé un appel aux militants de son parti pour l’élection présidentielle de 2025. « Moi, les retombées du pouvoir, ce n’est pas moi que ça regarde. C’est vous que cela intéresse. Donnez-moi le pouvoir en 2025 et je vous le rendrai. Quand on arrive à cet âge ci, c’est pour conclure. Ce n’est pas pour chercher un salaire. Nous avons dépassé le stade de la recherche des salaires importants. Moi, j’ai dépassé cela. On vit bien. On a de quoi vivre. Il faut avoir un idéal pour lequel on se bat. Il faut avoir un idéal pour lequel on continue de se battre. Si vous me donnez le pouvoir, c’est vous qui l’aurez », a-t-il promis. 

Il n’a pas manqué de saisir l’occasion pour se vendre et voler dans les plumes d’autres acteurs aux profils différents du sien. « Les gens croient qu’il faut être un économiste pour tracer les sillons d’une politique économique. Ce n’est pas vrai. Il faut qu’en Côte d’Ivoire les gens cessent de confondre la pensée, la décision et l’applicabilité concrète. C’est l’homme politique qui décide de la politique économique. C’est une politique d’abord. Il peut utiliser des gens qui ont fait l’économie pour appliquer cela. Mia c’est lui qui décide. Moi je suis très fier d’être historien parce que cela m’a appris beaucoup de choses qu’ils ne savent pas. Ici, on cherche un président de la République, on cherche un chef d’Etat. On cherche quelqu’un qui va prendre les décisions qui vont orienter notre économie, notre politique. On ne cherche pas un ancien banquier », a-t-il lâché, en présence de e nombreux acteurs de la vie politique et de la société civile dont Henri Niava de l’Union des socio-démocrates (Usd), Pulchérie Gbalet de l’Alternative citoyenne ivoirienne (Aci), des émissaires des ambassades de France, du Canada, Grande-Bretagne, Royaume du Maroc.

Plusieurs chefs traditionnels ont également pris part à ces assises à l’invitation du Ppa-CI.

Arsène SANOGO