Dialogue politique : Simone Gbagbo charge et annonce une tournée

L’ex-Première dame Simone Gbagbo a réagi aux recommandations de la 5e phase du dialogue politique qui s’est refermé le 4 mars 2022.

Lors d’un point-presse qu’elle a animé le mercredi 16 mars 2022 au nom de la Plateforme Synergie pour le dialogue et la réconciliation, la présidente d’honneur du Mouvement des générations capables (Mgc) a regretté la conduite de ce dialogue qui, selon elle, n’a pas permis d’aboutir à des résultats satisfaisants et susceptibles de répondre aux problématiques sociopolitiques auxquels le pays est confronté.

« Le dialogue a été convoqué, supervisé, dirigé et contrôlé entièrement par le gouvernement, selon ses propres attentes, ses propres objectifs ; ce qui le met en position de juge et partie. Toutes choses qui ont laissé très peu de place à un examen structurel et impartial. Cette posture fait peser sur les travaux et leurs résultats, une véritable suspicion légitime. Le mode opératoire adopté à cette session du dialogue politique n’a pas laissé de place à la démarche démocratique qui devait permettre d’organiser de véritables échanges entre politiques et non politiques », a déclaré l’ancienne Première dame face à la presse. Et d’appuyer : « (…) La 5ème phase du dialogue politique est achevée. Ses conclusions ont reçu un accueil mitigé de la part des populations et même de certains partis politiques et organisations de la société civile qui y ont pris part. Les résultats obtenus, vraisemblablement, ne peuvent pas permettre d’atteindre la paix durable à laquelle aspirent nos populations ».

Pour Simone Gbagbo, plusieurs insuffisances ont émaillé ces concertations. Celles-ci portent sur l’exclusion des problématiques sociales, le découpage électoral, le processus de réparation et d’indemnisation des victimes, l’absence de recommandations relatives au financement de la Société civile, la gestion des questions du retour de Charles Blé Goudé et Guillaume Soro.

« Nous pensons qu’aucune question n’aurait dû être reportée ni évitée, dès lorsqu’il s’agit d’ ’’apaisement de l’environnement politique national’’. Surtout que dans le cas particulier de M. Blé Goudé, la question est une question de droit qui redevient une question de justice. Quant à la question des détenus d’opinion civiles et militaires, elle demeure entière même si les membres du gouvernement tentent d’en minimiser la portée en niant l’existence de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire », a indiqué l’ex-Première dame.

Elle a également dénoncé la composition du cadre de suivi des recommandations qui n’implique pas la société civile et les partis et groupements politiques. 
Face à cette issue qu’elle a regrettée, l’ex-Première dame a annoncé une démarche alternative portée par la plateforme Synergie pour le dialogue et la réconciliation. Ainsi, a-t-elle fait savoir, la plateforme entamera une tournée auprès des différentes franges de la population pour échanger sur la sécurité et les questions foncières, la justice et la réconciliation nationale, les réformes constitutionnelles, les réformes électorales, la sécurisation de l’État Civil, l’Immigration, l’intégration et les relations extérieures, les affaires économiques et sociales.

« Les partis, groupements politiques et organisations de la société civile réunis au sein de la Plateforme Synergie pour le dialogue et la réconciliation (Sdr), soucieux de fédérer les énergies des Ivoiriens et des Ivoiriennes dans une vision partagée, proposent une démarche alternative en vue d’une réconciliation vraie pour une véritable cohésion nationale. La Plateforme interrogera le génie de chacun et proposera à la Nation, le fruit des réflexions collectives. Nous avons bon espoir que cette synergie d’intelligences contribuera à apporter des réponses consensuelles aux questions majeures que toute la Nation se pose aujourd’hui. C’est pour cette raison que nous lançons un appel à l’adhésion massive de tous au projet de la Plateforme », a-t-elle annoncé.

Arsène SANOGO