Politique nationale/ Bacongo charge Gbagbo et le Ppa-CI : « Sa place, c’est d’être un opposant professionnel »

Si les rapports entre le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire- Rassemblement démocratique africain (Pdci-Rda) semble au beau fixe, il n’en est pas de même pour le Rhdp et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (Ppa-CI). C’est du moins ce qui transparait de la sortie de Cissé Ibrahima Bacongo, secrétaire exécutif du Rhdp.

Lors de la conférence de presse qu’il a animée le jeudi 25 avril 2024, au siège de son parti, à la Rue Lepic, à Cocody, le responsable du parti au pouvoir a réitéré l’excellence des relations entre son parti et le parti septuagénaire. « Rien ne peut donc opposer le Rhdp au Pdci-Rda, car nous avons été nourris à la même sève vivifiante, nous partageons la même philosophie : la paix, le dialogue, la cohésion si chers au père fondateur de notre pays, le Président Felix Houphouët Boigny. Le Rhdp et le Pdci-Rda sont appelés, de toute façon, à se retrouver et à poursuivre la marche ensemble », a-t-il soutenu.

Contrairement au Pdci-Rda, Cissé Bacongo s’est montré plutôt virulent avec le Ppa-CI et son président, l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Il a fustigé la décision du président du Ppa-CI à candidater pour la présidentielle 2025, en dépit de son inéligibilité.

Pour lui, cette décision du Ppa-CI et de son leader constitue une énième provocation à l’endroit du régime. « Laurent Gbagbo sait qu'il n'est plus électeur donc il n'est plus susceptible de candidater à un quelconque poste électif dans notre pays, jusqu'à nouvel ordre. Et il le sait lui-même et sa formation politique le sait aussi. J'ai l'impression que Laurent Gbagbo vit dans un monde virtuel. Ils sont en train d'écrire un autre scénario de conflit. Rassurez-vous, pour l'élection présidentielle de 2025, le Rhdp ne les suivra pas dans cette voie. Le Rhdp ne les suivra pas dans le schéma de la belligérance. Néanmoins que personne ne se trompe, le Rhdp est prêt à mener tous les combats, les bons comme les faux si nous y sommes obligés. Les militants du Rhdp ne font pas partie de ceux et celles à qui l'on peut faire peur. Bien au contraire, c'est nous qui pouvons faire peur. Mais nous savons faire peur en étant disciplinés », a averti Cissé Bacongo.

Il a volé dans les plumes de l’ex-chef de l’Exécutif ivoirien, dénonçant sa gouvernance. « Sa place, c'est d'être un opposant professionnel, ce qui n'aurait jamais dû cesser d'être. Dans l'opposition, il excelle. Mais au pouvoir, on l'a vu, il nous envoie dans les abîmes. La présidence de Laurent Gbagbo a la tête de notre pays a été, on peut tous en convenir, la pire erreur de l'histoire de notre nation. Sa gestion a été émaillée de charniers, de tueries massives, de disparitions forcées, de dégradation massive du tissu socioéconomique et de dépravation des mœurs. Sa gestion a surtout été marquée par son incapacité à assurer la sécurité des Ivoiriennes et des Ivoiriens qui a atteint son point culminant avec une rébellion. Il aurait dû être poursuivi pour haute trahison et parjure », a-t-il cru. 

Il a saisi l’occasion de cette conférence de presse pour faire une proposition à Laurent Gbagbo en vue de la levée de sa condamnation et, partant, son éventuelle candidature à la présidentielle ou à tout autre scrutin. « Dans le cas de Laurent Gbagbo, la voie est simple: il faut une loi d'amnistie. Et ce n'est pas en allant dans la rue pour faire ce qu'ils envisagent de faire que le président Alassane Ouattara va céder. Je crois que Laurent Gbagbo sait à quoi s'en tenir. Il faut que lui et le président se parlent. Il faut qu'ils continuent de se parler en frères et puis, certainement, la solution va être trouvée », a-t-il recommandé.

Arsène SANOGO